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Le Conseil
national des barreaux était présent au Salon de l’agriculture du 26 février au
6 mars derniers. Une permanence était tenue par des avocats, pour
permettre aux agriculteurs de venir se faire conseiller sur les lois en vigueur
et les procédures à suivre, notamment en cas de poursuites menées par
l’administration. Nouveauté cette année : des mini-conférences étaient également
organisées sur des sujets précis chaque jour.
Le Conseil national des barreaux tenait un stand au sein
du pavillon 4 du parc des expositions Paris Expo - Porte de Versailles
pour le Salon international de l’agriculture, entre le 26 février et le 6 mars
derniers. L’occasion pour les agriculteurs, comme en 2020 pour la première
implantation du CNB dans le salon, de venir prendre des conseils auprès des
avocats présents.
Car beaucoup de questions peuvent se poser pour les
directeurs d’exploitation, notamment au titre de la conjoncture internationale,
comme les suites de la crise du covid. « Ces derniers temps, on a eu beaucoup
de questions liées à la crise sanitaire, comme des ruptures de contrat, des
livraisons pas livrées à temps, ou la fermeture prolongée de coopératives »,
a affirmé Thibaut Combe Laboissière, avocat au barreau de Paris, présent pour
la première fois au stand du salon. « Il y a aussi une problématique de
réglementation liée aux produits que l’on peut utiliser ou non dans le cadre de
la protection de l’environnement. »
Durant cette permanence, beaucoup de questions
spécifiques au métier d’agriculteur ont été posées, comme sur le choix entre
plusieurs régimes fiscaux dérogatoires. Cela concerne le plus souvent la partie
conseil, en amont d’une opération, pour permettre à l’entrepreneur d’optimiser
fiscalement sa situation. « Il y a tout un travail de collecte
d’informations et de pédagogie qui est extrêmement important, car le droit
fiscal est complexe et il faut le rendre simple vis-à-vis de gens qui ont
souvent très peu de temps pour se concentrer parce qu’ils sont pris par leur
activité professionnelle, leur vie privée ou d’autres choses. Donc il faut
pouvoir être percutant et donner les bonnes informations », a indiqué
l’avocat spécialiste en droit fiscal Frédéric Dal Vecchio.
D’autres questions plus intemporelles et universelles
ont également été posées aux avocats présents. « Il y a beaucoup de
questions sur la création et la transmission des exploitations, soit à des
personnes tierces, soit à des personnes de la même famille », a ainsi
rapporté Frédéric Dal Vecchio. Cette dernière question revient également
souvent chez les autres professions, selon l’avocat : « On retrouve
cela dans toute l’économie française, dans l’industrie ou les PME, avec les
expatriés qui veulent transmettre leurs biens à leurs descendants. La question
de la transmission est vraiment une préoccupation bien française. » « C’est
un enjeu important aujourd’hui et il faut être bien conseillé », a abondé
Thibaut Combe Laboissière. Autre type de demande qui revient
régulièrement : les conseils face à un contrôle fiscal.
L’avocat Frédéric Dal Vecchio a par ailleurs remarqué
une augmentation de la culture pénale chez les Français. « Dans toute la
population française et notamment chez les agriculteurs, il y a une montée en
puissance des connaissances, grâce vraisemblablement à Internet qui permet aux
personnes de s’interroger, se poser des questions et trouver des premiers des
éléments de réponse. » Mais les professionnels du droit restent bien utiles
pour valider les choix des agriculteurs en prenant le temps de vérifier chaque
dossier et valider les éléments un par un : « il faut être sûr que l’on
ait un dossier qui soit le plus complet et le plus défendable possible en vue
d’un futur contrôle. Toutes les opérations où on a des régimes fiscaux
dérogatoires sont susceptibles d’être soumises à la critique de
l’administration. Avocat, en particulier en droit fiscal, c’est un travail
d’anticipation. Plus on est en amont, plus on sécurise les opérations, et mieux
ça se passe. »
Cette permanence a également permis l'organisation de
conférences tout le temps du salon. Celle du mardi 1er mars, animée
par les avocats Nathalie Tourette et Matthieu Chirez, mettait la lumière sur la
différence de traitement pénal dans les décisions rendues par des tribunaux
correctionnels entre deux agriculteurs dans une situation pourtant similaire. « Face
à cette inégalité de traitement, il faut essayer d’apporter des solutions »,
a expliqué Matthieu Chirez. Face à un contrôle de l’administration, plusieurs
problèmes peuvent survenir. « On peut comprendre la finalité de ces
contrôles, mais les agriculteurs peuvent se retrouver un peu seuls dans ces
situations, qui peuvent aboutir à des sanctions de plus en plus importantes,
notamment en cas de récidive », a souligné Nathalie Tourette. L’une des
causes de cette forte répression : « le consommateur veut s’assurer
d’avoir un produit sain », ce qui aboutit à une réglementation de plus en
plus complexe.
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