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La
présidente de la région Île-de-France a réclamé lundi le droit pour les régions
de rehausser individuellement leur SMIC. Une mesure déjà critiquée, qui doit
être soumise au vote du Conseil régional.
Et si les
régions avaient plus de pouvoir ? C'est ce que demande la région Île-de-France
à travers les propos de sa présidente, Valérie Pécresse, qui ose, notamment,
parler de SMIC régional. C'est dans une interview accordée en début de semaine
au site 20minutes.fr que la présidente de région a lancé le pavé dans la mare,
alors que le conseil régional s’apprête à « proposer à l’Etat
d’acquérir une grande part d’autonomie » via 40 propositions pour un «
choc de décentralisation ».
Une disparité
du niveau de vie en France
Dans cet
entretien, Valérie Pécresse a indiqué que le niveau de vie en Île-de-France
était plus élevé de 8,8 points que dans les autres régions. C'est sur ce
chiffre que se base la présidente de région pour proposer le droit aux régions
de rehausser individuellement leur SMIC.
Elle prend l’exemple
notamment de Créteil, où louer un appartement en touchant le SMIC prend sur la
part du budget 51% de plus qu’à Limoges, où la part du loyer correspond à 25%.
Devenant
indexé sur le prix des consommations de la région, ce salaire minimum serait
augmenté de 9%.
Une mesure
jugée baroque et périlleuse pour l'économiste Gilbert Cette, qui dans une
réponse au quotidien L'Express, critique les effets qu'elle pourrait
avoir en poussant les entreprises à ne plus recruter et donc à mettre en danger
la stabilité économique de la région déjà en équilibre précaire.
À l'heure
actuelle, le SMIC est de 1747,20 euros brut par mois et pourrait, si cette
proposition venait à être validée, passer à 1904,44 euros.
Mais le
parcours est encore long, puisque la mesure doit être
soumise au vote du Conseil Régional. Si elle est adoptée, elle sera
proposée au gouvernement qui aura un an pour dire s'il accepte de déléguer
cette compétence à la région. Une saisine de l’État permise par la loi dite « 3DS
» relative à la différenciation, la décentralisation et la déconcentration,
adoptée en février 2022.
Le SMIC, un
outil pour l'égalité
Le Salaire
Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC), instauré en 1950 en France,
marque un jalon majeur dans l'histoire de la politique sociale du pays. Né dans
le sillage de la reconstruction post-guerre, ce dispositif vise à assurer un
revenu minimum aux travailleurs, favorisant ainsi une relance économique
vigoureuse.
À l'époque de
sa création, l'objectif fondamental du SMIC était de garantir un pouvoir
d'achat décent, tout en stimulant la demande intérieure, essentielle pour
revitaliser l'économie nationale. Depuis lors, le SMIC a fait l'objet
d'ajustements annuels pour refléter l'évolution du coût de la vie et pour
maintenir une rémunération juste et adéquate pour les salariés.
Aujourd'hui,
le SMIC demeure un pilier essentiel de la politique sociale française, incarnant
l'engagement constant du gouvernement à soutenir le pouvoir d'achat des
travailleurs et à promouvoir des conditions de travail dignes pour l'ensemble
de la population active.
Florian Coing-Daguet
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