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Député socialiste de la Creuse à partir de 1958, un mandat qu’il a exercé durant près de vingt-trois ans, André Chandernagor est décédé ce mardi 18 novembre à l’âge de 104 ans. Il avait rejoint en 1981 le premier gouvernement de François Mitterrand comme ministre des Affaires européennes.

« André Chandernagor nous quitte donc à 104 ans, et avec lui part le dernier grand homme politique de la Creuse d’envergure nationale, qui a réalisé tant de choses pour notre département ». Ce mercredi 19 novembre 2025, Jean-Baptiste Moreau, ancien député de la Creuse entre 2017 et 2022, a exprimé une vive émotion après l’annonce de la disparition de l’une des figures majeures de l’après-guerre en Nouvelle-Aquitaine.
La veille, mardi 18, André Chandernagor s’est éteint à son domicile d’Aubusson, à l’âge de 104 ans. L’information, confirmée par la famille, a été communiquée à l’Agence France-Presse par des élus locaux.
Né le 19 septembre 1921 à Civray, dans la Vienne, André Chandernagor grandit dans un milieu modeste, son père tenant une petite affaire de coutellerie. Après des études de droit puis un passage par l’ENA, il entame sa carrière en 1951 comme maître des requêtes au Conseil d’État. Parallèlement, il rejoint en 1944 la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière), ancêtre du Parti socialiste, et fait ses premiers pas en politique deux ans plus tard comme attaché au cabinet de Marius Moutet, alors ministre (SFIO) de la France d’Outre-mer.
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En 1953, il est élu maire de Mortroux, dans la Creuse, village dont son épouse, Éliane Bernadet, est originaire. Il poursuivra ensuite son ancrage local jusqu’à devenir député de la circonscription d’Aubusson le 30 novembre 1958. Il siégera près de vingt-trois ans à l’Assemblée nationale, où il occupera notamment la vice-présidence en 1967-1968.
Puis en 1981, celui qui est également surnommé Chander quitte son siège de député, transmis à sa suppléante, après avoir été nommé ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé des Affaires européennes, dans le premier gouvernement de Pierre Mauroy sous la présidence de François Mitterrand. Proche de ce dernier, il participera à l’ensemble des gouvernements Mauroy, toujours sur les questions européennes, jusqu’en 1983.
Également conseiller technique auprès de Guy Mollet, président du Conseil de la IVᵉ République, un régime instable avec pas moins de 24 gouvernements en douze ans, André Chandernagor travaille alors sur les dossiers constitutionnels et juridiques. Ce dernier participe à la préparation du texte qui donnera naissance à la Constitution de 1958 et défend l’idée d’un exécutif davantage armé pour gouverner. C’est dans cette logique que sera conçu l’article 49 alinéa 3.
Il poursuit ensuite son parcours en Creuse, où il prend la tête du conseil général en 1973, puis du Limousin l’année suivante. En décembre 1983, il est nommé premier président de la Cour des comptes, avant d’en devenir président honoraire en 1990. Enfin, André Chandernagor a été décoré de la Légion d’honneur par François Hollande le 18 septembre 2012. Sa dernière prise de position publique date de 2017, lorsqu’il a apporté son soutien à Jean-Baptiste Moreau, candidat LREM aux législatives en Creuse.
La famille Chandernagor reste étroitement liée au département : Thierry, le fils d’André, a présidé le conseil général entre 1992 et 1994, tandis que Françoise Chandernagor, haut-fonctionnaire et romancière membre de l’Académie Goncourt, vit toujours en Creuse.
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