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Avec AFP. Deux autres préfets expérimentés, Bertrand Gaume et Georges-François Leclerc, étaient sur les rangs. Mais la proximité étroite de Patrice Faure avec le chef de l’État a fait la différence, sans surprise.

C’est le résultat d’un parcours atypique qui l’a mené aux Armées, aux Outre-mer, à l’Élysée : Patrice Faure a été nommé ce mercredi préfet de police de Paris.
Âgé de 58 ans, ancien militaire passé par la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), cet homme au verbe franc dirigeait depuis début 2024 le cabinet d’Emmanuel Macron à l’Élysée.
Fidèle parmi les fidèles du président, il succède donc à Laurent Nuñez à un poste hautement sensible au carrefour du politique et de la sécurité quotidienne.
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À la tête du véritable « État dans l’État » fort de 43.000 agents, installé au cœur de la capitale, le patron de la « PP » est la personne la mieux informée de Paris. Un poste exposé, scruté et stratégique, raison pour laquelle sa nomination est une prérogative non écrite de l’Élysée.
La mission a donc été confiée à un homme que l’on dit loyal, direct et sans détour. Issu d’un milieu modeste, titulaire d’un CAP de pâtisserie, qu’il complètera avec une maîtrise en histoire et en mathématiques, Patrice Faure a d’abord choisi la carrière militaire.
Sous-officier, il gravit les échelons en interne. Son parcours bascule au début des années 2000: en 2002, il rejoint la DGSE puis, deux ans plus tard, le ministère des Outre-mer comme chef du cabinet militaire.
Une première incursion dans des territoires ultramarins dont il gardera la marque. Directeur de cabinet du préfet de Mayotte, il est repéré par Yves Jégo, alors secrétaire d’État aux Outre-mer, qui le fait venir à Paris. Suivront plusieurs postes sensibles, dont un premier passage à une direction de la préfecture de police en 2016, puis une nomination comme préfet de Guyane en 2017, au moment où le territoire sort d’un vaste mouvement social.
Il y met en œuvre les accords issus de ce mouvement. C’est aussi là qu’il attire, selon la légende, l’attention d’Emmanuel Macron lors d’un déplacement dans le département amazonien en octobre 2017. « Le problème de l’administration française, c’est qu’il y a plus de slips en dotation que de paires de couilles ! », lâche-t-il.
La boutade et le franc-parler plaisent au président de la République, à ses interlocuteurs locaux un peu moins. De retour quelques années plus tard, comme directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrice Faure est interpellé par un marin-pêcheur en colère. « Ce monsieur-là (Patrice Faure), on ne pouvait pas parler avec lui. C’était le pire préfet de Guyane », lance-t-il devant les caméras, sous le regard amusé du chef de l’État.
Une opinion minoritaire. Pour un ancien collaborateur, Patrice Faure est « souvent perçu comme très agréable et très efficace par ses collaborateurs proches, mais aussi par tous les agents de la préfecture » où il a pu exercer.
Père de six enfants, il cultive une approche directe du pouvoir. « Il a un vrai franc-parler », souligne ce même collaborateur.
En Nouvelle-Calédonie, où il a été haut-commissaire de 2021 à 2023, il a supervisé l’organisation du troisième référendum d’autodétermination. Patrice Faure y a laissé l’image d’un homme de terrain qui « allait au contact », selon ceux – acteurs et témoins – qui l’ont côtoyé alors.
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