Au tribunal pour enfants de Nanterre, « l’atmosphère est devenue beaucoup plus accueillante et réconfortante » grâce aux affiches de dessins animés

Des affiches de dessins animés pour rendre le tribunal pour enfants (TPE) de Nanterre plus chaleureux, une idée « simple », mais encore fallait-il y penser !

Tout commence avec la rénovation énergétique du bâtiment, explique auprès du JSS Alexandre De Oliveira, adjoint administratif près du tribunal judiciaire de Nanterre. Relogé au quatrième étage le temps du chantier, le TPE a pu réintégrer le rez-de-chaussée et l’entre-sol, rejoint par le greffe et les juges quelques temps après.

À cette occasion, Mme Freitas, directrice des services de greffe judiciaire, et directrice de service au tribunal pour enfants, a eu une idée : décorer les murs du tribunal sur le thème Disney « afin d’apporter un peu de couleur et de douceur aux locaux ».

« Les murs blancs donnaient une impression froide et impersonnelle, peu adaptée à l’accueil d’enfants parfois en difficulté », raconte Alexandre De Oliveira. Il a alors l’idée de contacter le cinéma de sa ville de résidence, l’Hélios, à Colombes, pour demander des affiches de films pour enfants.

Deux grandes affiches du film Wicked ont été installées dans le couloir menant à l’accueil ©Alexandre De Oliveira

Une demande à laquelle le cinéma a immédiatement répondu par la positive. « Nous avons des demandes régulières de dons d’affiches, mais c’est la première fois que nous avons été approchés par un tribunal », relate la directrice du cinéma, Karen Brouiller. « Nous avons toujours un petit stock d’affiches de films qui ne nous servent plus, autant les donner que de le jeter », poursuit la directrice.

Le partenariat a débuté l’année dernière et a permis dans un premier temps d’habiller les murs du premier étage du TPE, puis du second cette année, avec un nouveau don d’affiches. Au total, neuf grandes affiches et cinq plus petites parent l’accueil et les couloirs du service.

« Tous les enfants sont touchés par ces affiches »

Ce geste « profondément touchant » a eu un effet immédiat sur les enfants, se réjouit l’adjoint administratif. « L’atmosphère est devenue beaucoup plus accueillante et réconfortante dans un lieu qui peut parfois être source d’inquiétude pour eux », a souligné Alexandre De Oliveira dans un mail de remerciement au cinéma.

En effet, les enfants, qui arrivent souvent anxieux au tribunal, se détendent à la vue des héros et personnages figurant sur les affiches, décrit l’adjoint administratif : « Je suis récemment passé devant un enfant qui s’est arrêté devant une affiche, l’a contemplée dans un sourire en laissant ses parents avancer vers l’accueil. »

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Les affiches ont aussi un aspect très positif sur les enfants qui ne parlent pas – ou très peu – et permet de créer des interactions avec eux. Une greffière a notamment témoigné d’un échange avec un petit garçon mutique à qui elle a demandé quel animal figurait sur l’affiche. Il a alors utilisé ses mains et fait une petite grimace pour l’imiter.

Finalement, « l’initiative a transformé l’accueil et les couloirs du service en un lieu plus chaleureux pour les enfants et leurs familles » complète Alexandre De Oliveira.

Le tribunal pour enfants de Nanterre, précurseur de l’initiative

Le TPE de Nanterre est le premier tribunal en France, d’après l’adjoint administratif, à avoir décoré ses murs avec des affiches de films pour apaiser les espaces accueillant des enfants : « Je ne l’ai jamais vu ailleurs, pas même dans un hôpital », souligne-t-il.

Et face à ce succès, Alexandre De Oliveira a souhaité aller plus loin encore, en décorant également les salles d’attente « où les enfants passent souvent le plus de temps ».

L’adjoint administratif le jour est également animateur dans des centres de loisirs le soir. Il a ainsi contacté plusieurs écoles de la ville de Colombes afin qu’elles réalisent de petites décorations, sur divers thèmes, de façon à orner les murs des salles d’attente. « Ce nouveau projet est en cours de réalisation et nous attendons avec impatience le retour des écoles participantes ! »

Et pour aller plus loin encore, le procureur du tribunal de Nanterre et la directrice de greffe ont souhaité organiser des journées d’accès au droit avec le cinéma. Un projet en pourparlers pour le moment.

Pour l’heure, Alexandre De Oliveira espère que son initiative se poursuivra même après son départ, car cette « démarche simple, locale et humaine a déjà beaucoup apporté à [ces] jeunes publics ».