Eloquence à la maison d’arrêt des hommes de Fresnes : « humour » et « réflexion juridique » au rendez-vous

Dans le cadre de la deuxième édition du projet « éloquence », dix détenus ont pu s’exprimer sur la notion de dignité à travers une mise en scène façon plateau télé. Un moment « en dehors du temps où le mot humanité a pris tout son sens ».


vendredi 21 novembre2 min
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10 détenus se sont glissés dans la peau de présentateur télé, témoin ou invité pour leur représentation ©THOMAS SAMSON-AFP

« Après le succès de la première édition », le projet « éloquence » a une nouvelle fois pu voir le jour au sein de la maison d’arrêt des hommes de Fresnes le 7 novembre dernier.

Porté par l’association Justice et Ville, le Conseil départemental d’accès au droit du Val-de-Marne, la bâtonnière du barreau Yolaine Bancarel, la présidente du tribunal judiciaire de Créteil Catherine Mathieu et l’équipe pédagogique de la prison, le projet avait cette année pour thématique la dignité.

Après six séances de préparation réparties sur deux mois, les dix détenus participant dans ce cadre ont donné leur représentation devant une soixantaine de personnes installées dans la chapelle de la prison, parmi lesquelles des magistrats, juges d’application des peines, greffiers, avocats et co détenus invités notamment.

Les conditions de vie en détention pointées

« Qu’est-ce que la dignité ? », « Sommes-nous tous dignes ? » ou encore « Peut-on perdre sa dignité ? », étaient quelques-unes des interrogations venues nourrir la réflexion des détenus participants, pointe l’association, lesquels ont imaginé la mise en scène d’une émission de télévision intitulée « Touche pas à ma dignité ! »

A tour de rôle, les participants se sont mis dans la peau de chroniqueurs, présentateurs, invités, témoins ou experts, alliant « humour, réflexion juridique et propos sérieux », estime Justice et Ville, et abordant des sujets tels que la fin de vie et les conditions de vie en détention.

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« Ce fut comme l’année dernière un moment en dehors du temps, de ces instants magiques où le mot humanité prend tout son sens », a témoigné la bâtonnière du barreau val-de-marnais.

Mais « au-delà de l’apprentissage de l’art oratoire, ce projet a pu permettre aux participants de développer leur confiance en eux et de mener une réflexion sur un sujet de société tout en valorisant leur parole dans un cadre collectif empreint d’écoute et de bienveillance au sein même de la détention », a de son côté souligné l’association.

Le 19 décembre prochain, ce soir au tour de détenues de la maison d’arrêt des femmes de donner de leur voix, à l’instar de l’année dernière où huit femmes ont mené un procès fictif.

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