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![Attentats de Paris de 2015 : les experts judiciaires et médico-légaux ont « appris de [leurs] erreurs »](https://jss.fr/mediawp/2025/11/AFP__20251115__HL_LCARON_2957757__v1__MidRes__FranceCommemorationNovember13Terrorist-150x150.jpg)
Avec AFP. Le nombre de féminicides reste dramatique : 107 femmes tuées et 94 enfants devenus orphelins, détaille le rapport annuel de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof) publié ce jeudi 20 novembre, à quelques jours de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Chaque jour, plus de trois femmes sont victimes de féminicide ou de tentative de féminicide conjugal, un chiffre en hausse sur un an. Et 376 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de violences physiques, verbales ou psychologiques et/ou sexuelles au sein du couple, détaille l’étude annuelle de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof), publiée ce jeudi.
Ces chiffres, publiés à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, le 25 novembre prochain, « posent, comme tous les ans, un constat sans appel », déplore Roxana Maracineanu, secrétaire générale de la Miprof.« Ils ne sont pas abstraits : ce sont des vies brisées, des familles traumatisées, des enfants marqués dans leur chair ». Le détail, réalité par réalité.
107 femmes ont été victimes de féminicides au sein du couple en 2024, contre 96 en 2023. Parmi elles, près d’un tiers (37 femmes) avaient signalé ces violences aux forces de sécurité, pointe le rapport. Un chiffre auquel s’ajoutent les 270 femmes victimes de tentatives de féminicide au sein du couple en 2024.
Parmi les 27 femmes ayant tué leur partenaire ou ex-partenaire, 17 avaient été victimes de violences antérieures du partenaire en question et 11 les avaient signalées aux forces de
sécurité.
En 2024, 906 femmes victimes de harcèlement par leur conjoint ou ex-conjoint se sont suicidées ou ont tenté de se suicider, un chiffre en hausse de 17 % par rapport à 2023.
Quelque 277 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de viols, tentative de viols ou agressions sexuelles en 2023, soit une femme toutes les deux minutes. Moins de 10% déclarent avoir déposé plainte (7%).
Pour quelle réponse judicaire ? Au total, en 2024, 8 953 condamnations définitives pour des violences sexuelles ont été
prononcées et inscrites au casier judiciaire. La quasi-totalité (99%) concernaient des hommes, dont un auteur condamné sur 5 en état de récidive.
Dans leur très grande majorité, ces condamnations ont donné lieu à une peine d’emprisonnement (86%), dont la moitié ferme ou en partie ferme, indique le rapport.
Plus de 1,3 million de femmes majeures ont par ailleurs déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel et/ou exhibition sexuelle ou envoi d’images à caractère sexuel et non sollicitées en 2023 (+13 % par rapport à 2022). Soit une femme victime toutes les 23 secondes.
La présence d’enfants n’empêche pas le passage à l’acte, relève la Miprof : 11 enfants étaient présents sur les lieux, 12 enfants ont vu l’un de leur parent mourir dans huit affaires différentes. Dans quatre affaires, c’est un enfant qui a donné l’alerte. Au total, 94 enfants sont devenus orphelins de mère et/ou de père l’an dernier.
Les violences n’épargnent pas non plus les enfants qui représentent plus de la moitié des victimes de violences
sexuelles enregistrées par les forces de sécurité en 2024 et plus d’une victime sur deux accueillie en unités
médico-judiciaires, dont plus de 600 enfants de 0 à 2 ans agressés sexuellement (614 enfants).
En 2024, 4 171 ordonnances de protection, qui peuvent inclure des interdictions de contact avec la victime ou de se rendre dans des lieux déterminés, ont été acceptées, au moins
partiellement.
Étaient actifs au 3 novembre 2025, 5 359 téléphones grave danger et 658 bracelets anti-rapprochement, dispositif qui permet la géolocalisation de la victime de violences au sein du couple.
A titre de comparaison, 4 529 de ces téléphones étaient actifs au 1er février 2024, 3 629 au 1er février 2023, selon les chiffres de la Chancellerie.
Par ailleurs, 11 271 places d’hébergement étaient dédiées aux femmes victimes de violences au 31 décembre 2024.
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