Féminicides, harcèlement, suicides forcés… Les chiffres de la Miprof sur les violences faites aux femmes en 2024

Avec AFP. Le nombre de féminicides reste dramatique : 107 femmes tuées et 94 enfants devenus orphelins, détaille le rapport annuel de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof) publié ce jeudi 20 novembre, à quelques jours de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.


jeudi 20 novembre3 min
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Le collectif NousToutes a organisé une marche et un die-in à Toulouse, en France, le 16 novembre 2025, contre les féminicides, les violences sexuelles et le patriarcat © Alain Pitton/NurPhoto

Chaque jour, plus de trois femmes sont victimes de féminicide ou de tentative de féminicide conjugal, un chiffre en hausse sur un an. Et 376 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de violences physiques, verbales ou psychologiques et/ou sexuelles au sein du couple, détaille l’étude annuelle de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof), publiée ce jeudi.

Ces chiffres, publiés à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, le 25 novembre prochain, « posent, comme tous les ans, un constat sans appel », déplore Roxana Maracineanu, secrétaire générale de la Miprof.« Ils ne sont pas abstraits : ce sont des vies brisées, des familles traumatisées, des enfants marqués dans leur chair ». Le détail, réalité par réalité.

Féminicides : 1 tiers des femmes ont signalé des violences avant d’être tuées

107 femmes ont été victimes de féminicides au sein du couple en 2024, contre 96 en 2023. Parmi elles, près d’un tiers (37 femmes) avaient signalé ces violences aux forces de sécurité, pointe le rapport. Un chiffre auquel s’ajoutent les 270 femmes victimes de tentatives de féminicide au sein du couple en 2024.

Parmi les 27 femmes ayant tué leur partenaire ou ex-partenaire, 17 avaient été victimes de violences antérieures du partenaire en question et 11 les avaient signalées aux forces de
sécurité.

Suicides forcés : un chiffre en forte hausse sur un an

En 2024, 906 femmes victimes de harcèlement par leur conjoint ou ex-conjoint se sont suicidées ou ont tenté de se suicider, un chiffre en hausse de 17 % par rapport à 2023.

Violences sexuelles : une femme victime toutes les deux minutes

Quelque 277 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de viols, tentative de viols ou agressions sexuelles en 2023, soit une femme toutes les deux minutes. Moins de 10% déclarent avoir déposé plainte (7%).

A lire aussi : Droits des femmes : « On pense qu’on ne court aucun risque tant qu’il n’y a pas de changement législatif, mais c’est faux »

Pour quelle réponse judicaire ? Au total, en 2024, 8 953 condamnations définitives pour des violences sexuelles ont été
prononcées et inscrites au casier judiciaire. La quasi-totalité (99%) concernaient des hommes, dont un auteur condamné sur 5 en état de récidive.

Dans leur très grande majorité, ces condamnations ont donné lieu à une peine d’emprisonnement (86%), dont la moitié ferme ou en partie ferme, indique le rapport.

Plus de 1,3 million de femmes majeures ont par ailleurs déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel et/ou exhibition sexuelle ou envoi d’images à caractère sexuel et non sollicitées en 2023 (+13 % par rapport à 2022). Soit une femme victime toutes les 23 secondes.

614 enfants de 0 à 2 ans agressés sexuellement en 2024

La présence d’enfants n’empêche pas le passage à l’acte, relève la Miprof : 11 enfants étaient présents sur les lieux, 12 enfants ont vu l’un de leur parent mourir dans huit affaires différentes. Dans quatre affaires, c’est un enfant qui a donné l’alerte. Au total, 94 enfants sont devenus orphelins de mère et/ou de père l’an dernier.

Les violences n’épargnent pas non plus les enfants qui représentent plus de la moitié des victimes de violences
sexuelles enregistrées par les forces de sécurité en 2024 et plus d’une victime sur deux accueillie en unités
médico-judiciaires, dont plus de 600 enfants de 0 à 2 ans agressés sexuellement (614 enfants).

Dispositifs de protection : plus de 5 000 téléphones graves dangers

En 2024, 4 171 ordonnances de protection, qui peuvent inclure des interdictions de contact avec la victime ou de se rendre dans des lieux déterminés, ont été acceptées, au moins
partiellement.

Étaient actifs au 3 novembre 2025, 5 359 téléphones grave danger et 658 bracelets anti-rapprochement, dispositif qui permet la géolocalisation de la victime de violences au sein du couple.

A titre de comparaison, 4 529 de ces téléphones étaient actifs au 1er février 2024, 3 629 au 1er février 2023, selon les chiffres de la Chancellerie.

Par ailleurs, 11 271 places d’hébergement étaient dédiées aux femmes victimes de violences au 31 décembre 2024.

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