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L’atelier « Déménageur en fauteuil », pensé pour cette troisième édition, a « particulièrement plu » aux près de 90 jeunes participants, le 29 octobre dernier. Plusieurs élus ont également fait le déplacement pour participer à cette journée qui a attiré plus de monde que les années précédentes autour d’un tout nouveau programme.

L’initiative crée en 2023 gagne du terrain. Le 29 octobre dernier, l’association Point Ecoute Champigny-sur-Marne a organisé la troisième édition de sa journée de sensibilisation « de la méfiance réciproque à la confiance réciproque », à destination des jeunes des communes de Champigny-sur-Marne et Chennevières-sur-Marne dans le Val-de-Marne.
Cette journée a été créée à la suite des émeutes de 2020 ayant eu lieu en France et notamment dans le Val-de-Marne. « Avec mon collègue Benjamin Rolland, on s’est dit qu’on avait peut-être un rôle à jouer dans ces histoires pour calmer un peu les choses et surtout pour travailler les relations entre police, population, associations et institutions », nous explique Salem Zaïdi, éducateur spécialisé et directeur de l’association organisatrice.
Plutôt qu’une rencontre sportive entre policiers et jeunes, Salem et son collègue ont imaginé une journée entière qui réunirait des adultes accompagnant les jeunes au quotidien. « On s’est dit qu’on allait monter quelque chose d’assez grand pour réunir un maximum de partenaires principalement du Bois-l’Abbé, quartier QPV (politique de la ville) et seul quartier QRR (quartier reconquête républicaine) ».
Après une première édition à Chennevières en 2023, puis sur les deux communes en 2024 avec chacune leur journée dédiée, les organisateurs ont décidé pour cette année de faire une journée commune au gymnase Léo Lagrange à Champigny.
Au total, 88 jeunes âgés entre 13 et 18 ans dont une quarantaine venus du quartier du Bois-l’Abbé et le reste d’autres quartiers QVP de Champigny-sur-Marne, se sont réunis les 29 octobre dernier. Et si le directeur se réjouit du nombre croissant de jeunes qui répondent présents chaque année, pour lui, « ce n’est pas la quantité qui fait la qualité », mais le travail réalisé en amont et durant cette journée entre les jeunes et les différents partenaires qui prime.
Etaient d’ailleurs présents ce jour-là, deux agents ASVP, et deux agents de la police municipale de Champigny. Les policiers nationaux n’ayant pas souhaité participer, une connaissance de l’association, un policier national de Seine-Saint-Denis, a fait le déplacement. « On tenait vraiment à ce qu’il y ait de la nationale, donc on a fait venir nos proches », justifie-t-il.
Caroline Pires-Dos Santos, greffière-coordinatrice de la Maison du droit et de la justice de Champigny et Tess Dimicoli, juriste du CDAD, ont également fait le déplacement, nous détaille pour sa part cette dernière qui y participait pour la première fois, ainsi que des animateurs des services jeunesse des deux communes et de la Maison de l’adolescent du 94, entre autres partenaires*.

Plus d’une trentaine d’adultes se sont joint aux jeunes. « En fin de journée, on a fait une sorte de “qui est qui” pour que les enfants devinent la profession de chaque adulte », détaille le directeur. Ils ont d’ailleurs été répartis dans les différentes équipes et ont passé 100% de leur temps avec les jeunes, se réjouit Salem.
Équipes où la mixité était de mise : « L’idée était de constituer les équipes avec des âges différents, de mixer les quartiers pour travailler les conflits entre quartiers, essayer de gommer cela, et de mélanger filles et garçons. »
Côté activités, les organisateurs ont imaginé un tout nouveau programme pour cette nouvelle édition. « Jusqu’ici, on faisait des tournois de handball. Ça avait beaucoup plu mais on s’est rendu compte que les jeunes étaient vite fatigués et dans la compétition. Nous avons donc voulu changer cela avec des ateliers et jeux complétements différents », relate le directeur.
Les jeunes ont notamment pu participer à un atelier « Sport handicap » en évoluant sur des fauteuils roulants de façon à travailler la motricité et le regard des personnes handicapées pour se mettre à leur place. Un atelier qui a particulièrement plu aux jeunes « et leur a permis de comprendre beaucoup de choses, notamment la difficulté des personnes handicapées pour se déplacer et faire du sport », explique Salem Zaïdi.
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En parallèle, les différents partenaires ont tenu différents stands, à l’instar du Centre municipal la Colline qui a animé un atelier autour des relations filles/garçons, ainsi qu’un atelier secouriste (CNL Chennevières). Le CDAD a quant à lui proposé des jeux, lesquels avaient pour objectif « d’informer les jeunes sur leurs droits et devoirs, notamment en matière d’enjeux numériques, et de leur faire connaître l’existence des point-justice », pointe auprès du JSS la juriste présente ce jour-là. Une façon, selon elle, « de leur transmettre de nombreuses informations de façon ludique et d’encourager les discussions informelles entre les jeunes et les professionnels », ajoute-t-elle.
L’après-midi a également été ponctuée par un grand débat dans le cadre des DEBATLES, des « joutes verbales » jugées un peu difficile par les jeunes. « Une quarantaine de jeunes ont participé avec les adultes partenaires qui formaient une grande ronde autour. C’était beau. »
Durant la journée, plusieurs élus ont par ailleurs fait le déplacement, tels que le maire de Chennevières, la conseillère départementale Geneviève Carpe, qui a d’ailleurs assisté aux réunions d’organisation de la journée, le directeur du cabinet du préfet Emmanuel Dupuis et la préfère déléguée pour l’égalité des chances Véronique Desprez-Boudier « qui est restée presque deux heures alors que généralement, les politiques restent peu de temps. C’est très gratifiant. »
Pour les organisateurs, cette troisième édition est une nouvelle réussite, « les jeunes comme les adultes ont été très enthousiastes », nous confie Salem Zaïdi qui a déjà plusieurs idées de ce qui pourrait se faire l’année prochaine. Le rendez-vous est donné pour les vacances de la Toussaint 2026.
*Ont également participés deux conseillers de la mission locale, l’amicale des locataires CNL de Chennevières, des éducateurs spécialisés de l’association Champigny prévention (ACP), la Maison pour tous Joséphine-Baker installée sur le Bois-l’Abbé, le service de la mairie Carré jeunes, le centre municipal La Colline de Chennevières et la Maison de l’Adolescent du Val-de-Marne.
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