Article précédent

Un appel à la grève avait été lancé en ce début de semaine par les salariés d’Amazon de Brétigny. Face à la manifestation prévue pour ce 28 novembre, la préfecture de l’Essonne a annoncé, ce jeudi, avoir autorisé via arrêté préfectoral « la captation d’images par drone par les forces de l’ordre », « afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens ».

C’est une « journée de grève et de mobilisation » qui s’annonce ce vendredi 28 novembre sur le site Amazon de Brétigny-sur-Orge. Un rassemblement pour dénoncer « les faibles salaires, les mauvaises conditions de travail et les licenciements abusifs », et qui fait suite au mouvement de blocage entamé le 10 septembre. Deux licenciements de salariés du géant du commerce en ligne avaient en effet suivi cette manifestation, « sans aucune raison », déplore un communiqué du syndicat Sud Amazon Brétigny.
Arguant que la manifestation « pourrait mobiliser 150 personnes », et « entend faire valoir les droits et les revendications des salariés d’Amazon », la préfecture considère que cette dernière « pourrait faire l’objet d’actions d’activistes déterminés à créer des troubles à l’ordre public ». La préfecture met également en avant dans son arrêté le mouvement « Bloquons l’Essonne », qui avait fait appel au blocage devant le site d’Amazon le 10 septembre dernier, et qu’à l’appel de ce collectif, « une cinquantaine de militants avaient essayé d’esquiver les cordons de sécurité en longeant et en tentant d’occuper la route départementale 19 ». Elle rappelle aussi que « certains militants étaient masqués et casqués » et que « des groupes d’autres départements étaient présents ».
La préfecture considère enfin « qu’il n’existe pas de dispositif moins intrusif permettant de parvenir aux mêmes fins, d’assurer la sécurité des effectifs de police engagés et de permettre une réponse opérationnelle rapide des forces de l’ordre ».
La demande de la préfecture de l’Essonne porte sur l’utilisation de deux caméras sur drone, dont l’usage, prévu pour « prévenir les atteintes aux personnes et aux biens et à la sécurisation des rassemblements de personnes sur la voie publique » et pour appuyer « les personnels au sol, en vue de maintenir ou de rétablir l’ordre public (…) et d’assurer la régulation des flux de transports », « n’apparaît pas disproportionné ». Ces dispositifs de surveillance seront déployés de 10h30 à 15h30 sur les lieux de la mobilisation.
Un arrêté similaire avait été attaqué par l’association Vigie Liberté, en septembre, dans le contexte du mouvement « Bloquons tout » notamment. Dans deux décisions rendues les 10 et 12 septembre, rappelant à la préfète de l’Essonne les conditions de captation d’images par drone, le tribunal administratif de Versailles avait rappelé que « les atteintes portées, pour des exigences d’ordre public, à l’exercice de ces libertés fondamentales [devaient] être nécessaires, adaptées et proportionnées ». Les juges administratifs avaient aussi rappelé une décision du Conseil constitutionnel du 20 janvier 2022 : les préfets doivent s’assurer qu’aucun autre moyen portant moins atteinte au droit au respect de la vie privée n’est utilisable, ou que l’utilisation de ces autres moyens serait susceptible d’entraîner des menaces graves pour l’intégrité physique des agents de police.
THÉMATIQUES ASSOCIÉES
Infos locales, analyses et enquêtes : restez informé(e) sans limite.
Recevez gratuitement un concentré d’actualité chaque semaine.
0 Commentaire
Laisser un commentaire
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *