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AVEC AFP. L’actuel directeur des services judiciaires a été proposé par Gérald Darmanin pour prendre la tête du parquet national financier, institution créée en 2014. Sa nomination officielle sera précédée par un avis non contraignant du CSM.
L’actuel directeur des services judiciaires Pascal Prache va être nommé à la tête du parquet national financier (PNF), a appris lundi l’AFP auprès de la Chancellerie.
Il succèdera à Jean-François Bohnert, qui est nommé au poste de procureur général à la cour d’appel de Versailles, selon le ministère.
Ces nominations, proposées par le garde des Sceaux Gérald Darmanin et acceptées par le président Emmanuel Macron, doivent encore être soumises à un avis non contraignant du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Issu de la promotion 1998 des auditeurs de justice, Pascal Prache devient auditeur de justice au tribunal de grande instance de Nevers en 2000. À l’issue de sa formation, il obtient un poste de juge d’instruction dans cette même juridiction.
En 2004, il obtient une première fonction nationale en devenant magistrat à l’administration centrale du ministère de la Justice, à la Direction des affaires criminelles et des grâces (DACG).
Au début de l’année 2007, il retourne en juridiction comme procureur de la République près le tribunal de grande instance de Soissons, tribunal qu’il quitte moins de deux ans plus tard pour retourner à l’administration centrale afin d’y exercer les fonctions de sous-directeur des ressources humaines de la magistrature à la direction des services judiciaires.
Il refait son entrée dans les tribunaux début 2011, plus précisément au tribunal de grande instance d’Agen, toujours comme procureur de la République. Il obtient durant son passage dans le Lot-et-Garonne le grade de chevalier de l’ordre national du mérite.
Il change de crèmerie en 2016 et intègre le tribunal de grande instance de Rouen, où il reste jusqu’à son arrivée en tant que procureur de la République près le tribunal judiciaire de Nanterre à l’été 2021. Trois ans plus tard, en octobre 2024, il est nommé directeur des services judiciaires.
Il va prendre la tête du PNF, qui compte aujourd’hui 20 procureurs et 9 assistants spécialisés, alors que ce parquet est actuellement au centre des attentions, après notamment la condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme avec exécution provisoire dans le dossier libyen.
Jean-François Bohnert avait succédé en 2019 à Eliane Houlette à la tête du PNF, conçu comme une force de frappe contre la grande délinquance financière.
Ce parquet spécialisé est né après le scandale Cahuzac, du nom de l’ancien ministre du Budget de François Hollande, qui avait un compte caché à l’étranger. Entré en fonction en février 2014, il est devenu une arme majeure du nouvel arsenal antifraude, avec notamment la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) et l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.
Dans un entretien à l’AFP réalisé en novembre 2023, Jean-François Bohnert soulignait que le PNF s’était « hissé au niveau international » dans la lutte contre la délinquance en col blanc et était désormais « installé pour durer », indiquant à l’époque qu’il avait rapporté 12 milliards d’euros aux caisses de l’Etat.
Le PNF a en particulier négocié 27 conventions judiciaires d’intérêt public (CJIP) avec des entreprises, pour leur permettre d’éviter des poursuites judiciaires. Parmi ces CJIP, l’avionneur européen Airbus s’est vu infliger une amende de 2,1 milliards d’euros en 2020.
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