Un homme victime d’une violente agression antisémite à Yerres, une enquête a été ouverte

Selon la source policière, l’agression s’est déroulée vers 7h45 dans cette ville du nord de l’Essonne, frontalière du Val-de-Marne. « Sale Juif, je vais te tuer », a répété l’agresseur, cité par la source policière.

L’agression a eu lieu au niveau d’un arrêt de bus de la rue Paul-Doumer, non loin des institutions juives Beth Rivkah. Selon les informations recueillies par Le Parisien, la victime, qui portait une kippa, se rendait chez sa fille, dans le but de rejoindre ensemble la synagogue pour le shabbat.

« Une enquête est en cours des chefs de tentative de vol avec violence ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours commis en raison de la religion et pour menaces de mort en raison de la religion », a indiqué à l’AFP Grégoire Dulin, procureur de la République d’Évry. L’enquête a été confiée à la direction de la criminalité territoriale de l’Essonne. Aucune interpellation n’a eu lieu à ce stade, a précisé le magistrat. Toujours selon le procureur, la victime a déposé plainte samedi à 23h30.

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Depuis, le soixantenaire, qui a été roué de coups selon la source policière, « n’est plus hospitalisé » et « s’est vu délivrer une incapacité totale de travail de 15 jours », a précisé Grégoire Dulin dimanche en fin d’après-midi.

« Son œil est très, très enflé », a indiqué à l’AFP Mendel Gourevitch, directeur de la yeshiva (école talmudique) de Brunoy, commune voisine de Yerres, qui se présente comme « ami intime » de la victime. « Il a eu le courage de venir faire l’office ce (dimanche) matin », a-t-il noté, « il ne voulait pas rentrer dans la panique et la peur ».

Pour le rabbin de Ris-Orangis, « ne pas entretenir la peur et la psychose »

« C’est la première fois » qu’une telle agression survient à Yerres, dans un secteur plutôt « calme », détaille encore le directeur, « très surpris » et selon qui « tout le monde est inquiet », notamment les parents d’élèves de son école.

« Je ne peux que compatir », a pour sa part déclaré le rabbin de Ris-Orangis, Michel Serfaty. « Aujourd’hui, en France, ça n’est pas un fait extraordinaire » a-t-il déploré auprès de l’AFP, ce qui ne veut pas dire qu’il faille « entretenir la peur et la psychose ».

L’agression a provoqué un fort émoi dans le département, suscitant plusieurs réactions d’élus locaux, de tous bords politiques. « Je condamne fermement cette attaque, écrit ainsi Olivier Clodong, maire (SE) de Yerres. L’antisémitisme n’a pas sa place à Yerres, ni nulle part ailleurs. Mes pensées vont à la victime et à ses proches. Nous mettons tout en œuvre pour que l’agresseur soit retrouvé rapidement et condamné. »

« Je compatis profondément avec lui et ses proches et leur adresse tout mon soutien dans cette épreuve, s’est aussi exprimé David Ros, sénateur (PS) de l’Essonne. Face à la haine, au racisme et à l’antisémitisme, notre République doit rester debout. Elle impose la fermeté, la vigilance et l’engagement de tous pour défendre la tolérance, le respect et le vivre‑ensemble. »

Le député de la dixième circonscription de l’Essonne, Antoine Léaument (LFI), a également exprimé sur X « tout son soutien » à la victime et à sa famille.

« Les insultes proférées lors de cette agression ne font aucun doute sur son mobile antisémite », a-t-il ajouté.

Les actes antisémites sont en nette progression en France depuis le 7 octobre 2023, date des attaques sans précédent du Hamas contre Israël et du déclenchement de la guerre à Gaza. Sur les six premiers mois de l’année 2025, 646 actes antisémites ont été recensés dans le pays, selon le ministère de l’Intérieur, soit une baisse de 27,5 % par rapport au premier semestre de 2024, mais un bond de 112,5 % sur la même période en 2023.