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Le 18 décembre 2025, le conseil départemental a voté le budget fixant les grandes orientations économiques de l’année 2026. Les solidarités, l’éducation, l’environnement et le cadre de vie y sont affirmés comme les priorités majeures.

« Dans un contexte politique et économique plus incertain que jamais, nous avons voulu doter la Seine-Saint-Denis d’un budget qui apporte stabilité et visibilité. » Ce 18 décembre, Stéphane Troussel, président du conseil départemental, a présenté en vidéo les grandes orientations du budget primitif 2026, adopté le jour même par l’assemblée départementale.
Arrêté à 2,2 milliards d’euros, le budget s’articule autour d’un double objectif : maintenir un effort d’investissement, à hauteur de 503 millions d’euros dont 383 millions d’euros de dépenses d’équipements, tout en assurant le fonctionnement des politiques publiques, ce qui représente l’essentiel des dépenses avec près de 1,7 milliard.
Dans le détail, les dépenses sociales restent au cœur de l’action départementale, avec une enveloppe de 276 millions d’euros en faveur de l’éducation et de la jeunesse, et 325 million sd’euros consacrés à l’environnement et au cadre de vie. Pour Stéphane Troussel, cette trajectoire prolonge celle engagée en début de mandat : « Le cap ne varie pas : protéger les plus fragiles, accélérer la bifurcation écologique et la résilience du territoire, et investir pour l’avenir de la jeunesse. » Un budget conçu, selon les propos du membre du Parti socialiste, pour préserver « un haut niveau d’investissement », tout en concentrant les moyens sur les priorités du département.
Concrètement, sur les 503 millions d’euros consacrés à l’investissement, près d’un quart sera dédié aux espaces publics et à la mobilité durable, selon le rapport budgétaire. Cette enveloppe doit permettre la rénovation et la sécurisation de la voirie départementale, la poursuite de projets urbains, notamment autour des « six routes » ou du parc Marcel-Cachin, ainsi que des aménagements liés aux lignes de tramway T1 et T Zen 3. Elle comprend également le soutien à plusieurs projets de mobilité, comme le franchissement urbain de Pleyel, les extensions des lignes 12 et 14 du métro ou encore le projet de bus des Bords de Marne, sans oublier la poursuite des plans Vélo et Canopée et la modernisation des parcs départementaux.
L’éducation et la jeunesse constituent un autre pilier de l’investissement, avec près de 120 millions d’euros mobilisés. Ces crédits financeront principalement de opérations de construction et de rénovation de collèges, à Montfermeil, Neuilly-sur-Marne, Rosny-sous-Bois, Pantin, Vaujours ou encore Tremblay-en-France, ainsi que l’entretien et la modernisation du patrimoine existant. La rénovation énergétique des établissements, le déploiement du programme numérique éducatif et l’aménagement des cours de récréation en « Oasis » figurent également parmi les priorités.
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Sur le volet écologique, l’enveloppe s’élève à 73 millions d’euros. Elle sera consacrée à la gestion et à la modernisation du réseau d’assainissement, avec des travaux programmés sur plusieurs collecteurs, à Villemomble, Rosny-sous-Bois et Montreuil, ainsi que l’aménagement du bassin de rétention Maurice-Audoin à Clichy-sous-Bois. Des études sont également prévues sur les bassins de Gagny et des Trèfles, à Sevran.
Les autres postes d’investissement se répartissent entre la rénovation des bâtiments départementaux et le numérique, à hauteur de 33 millions d’euros, notamment pour l’amélioration de la performance énergétique et la modernisation des systèmes d’information. 19 millions sont dédiés aux solidarités, avec un plan de rénovation des sites déconcentrés destiné à améliorer les conditions de travail des agents et l’accueil du public. Enfin, 14 millions d’euros sont fléchés vers le sport, pour l’aménagement du parc des sports de Marville ou encore la rénovation du stade de la Motte.
Le rapport souligne d’ailleurs que « 85 % des dépenses programmées pour 2026 seraient pleinement compatibles avec un objectif de neutralité carbone » conformément aux engagements pris par le Département.
Sur le fonctionnement, 1,74 milliard d’euros seront engagés en 2026 afin d’assurer « un service public de qualité, au plus proche des réalités et des attentes des habitants », est-il possible de lire dans le rapport budgétaire. Une trajectoire qui vise à préserver l’action départementale malgré un contexte financier tendu, estime-t-il.
Sur ce plan, les politiques de solidarité restent de loin le premier poste de dépenses. À elles seules, les actions en faveur de l’autonomie mobilisent 516 millions d’euros, pour accompagner les personnes âgées ou en situation de handicap, à domicile comme en établissement, à travers les allocations individuelles de solidarité et l’aide sociale à l’hébergement. L’aide sociale à l’enfance représente également un effort majeur, avec plus de 330 millions d’euros consacrés à la protection des mineurs.
La jeunesse figure également parmi les priorités affichées, avec 42 millions d’euros consacrés à la nouvelle « Stratégie jeunesse », dont 2026 marque la première année de mise en œuvre. L’éducation mobilise par ailleurs 156 millions d’euros pour assurer le fonctionnement des collèges, la restauration scolaire et la poursuite de la stratégie numérique éducative.
D’autres politiques structurantes complètent ce budget de fonctionnement. La santé bénéficie de 86 millions d’euros, notamment pour la prévention, la lutte contre les violences faites aux femmes et l’accès aux soins. Les transports représentent 80 millions d’euros, essentiellement au titre de la contribution à Île-de-France Mobilités. Le sport, l’écologie et l’emploi mobilisent chacun plusieurs dizaines de millions d’euros, destinés respectivement au soutien aux équipements et aux clubs sportifs, à l’entretien des parcs et du réseau d’assainissement, ainsi qu’à l’accompagnement des allocataires du RSA vers l’insertion. Enfin, le budget prévoit une hausse de 3,2 % de la masse salariale, afin de permettre la mise en œuvre de la mutuelle employeur et des nouvelles mesures indemnitaires, condition jugée nécessaire pour maintenir la qualité du service public départemental.
« C’est donc un budget solide pour des services publics forts en Seine-Saint-Denis. Voilà l’ambition de ce budget 2026 », a finalement résumé Stéphane Troussel dans sa vidéo. Une ambition que le rapport conclut en soulignant qu’en dépit des contraintes financières et de l’instabilité nationale, le Département entend « garder le cap » et continuer à bâtir une Seine-Saint-Denis « plus juste, plus résiliente et plus solidaire ».
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