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Avec AFP. L’avocate avignonnaise Nadia El Bouroumi, qui défendait deux accusés lors du procès dit des « viols de Mazan », a été sanctionnée ce jeudi pour « manquement à la modération et à la délicatesse » après la diffusion d’une vidéo polémique. En novembre dernier, le bâtonnier du barreau d’Avignon avait réclamé une interdiction d’exercer de 18 mois avec sursis.

Quatre mois d’interdiction d’exercer, dont deux avec sursis. Le conseil régional de discipline de la cour d’appel de Nîmes a décidé de sanctionner Nadia El Bouroumi ce jeudi 18 décembre pour manquement à la déontologie.
L’avocate de 46 ans, au style provocateur, avait diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo filmée dans sa voiture où elle chantait et dansait sur le tube de Wham! « Wake me up before you go (« Réveille-moi avant de t’en aller »), alors que Dominique Pelicot était jugé pour avoir chimiquement endormi son épouse Gisèle afin de la violer et de la faire violer pendant une décennie par des dizaines d’hommes, dont une cinquantaine étaient jugés à ses côtés.
Le conseil régional de discipline gardois a « relaxé » l’avocate Nadia El Bouroumi pour une première vidéo, dans laquelle elle débriefait une audience, mais elle a été « sanctionnée pour une seconde (« Wake Me Up ») par une interdiction temporaire d’exercer la profession d’avocat d’une durée de quatre mois, dont deux mois assortis du sursis », ont expliqué dans un communiqué l’avocate et ses conseils, Khadija Aoudia et Olivier Morice.
Nadia El Bouroumi conteste « avec la plus grande fermeté » cette décision, contre laquelle elle « entend interjeter appel », selon le communiqué.
Elle était poursuivie devant le conseil de discipline par le bâtonnier du barreau d’Avignon, Philippe Cano, dont elle dépend, pour « manquements à la modération et à la délicatesse » dans l’exercice de sa profession. Celui-ci avait réclamé à l’audience en novembre une interdiction d’exercer de 18 mois.
Nadia El Bouroumi et ses conseils estiment à l’inverse que « les propos reprochés s’inscrivaient pleinement dans l’exercice normal et légitime de la liberté d’expression de l’avocat » qui « ne saurait être réduite à une parole policée ou aseptisée » et « inclut, par nature, la possibilité pour l’avocat d’adopter un ton provocateur, voire cynique ».
Ils dénoncent également une «inégalité de traitement » avec l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui « demeure libre d’exercer (la profession d’avocat) malgré une condamnation pénale devenue définitive ».
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