Article précédent

Avec AFP. Alors qu’Emmanuel Macron doit officialiser la reconnaissance de l’État de Palestine lors de la 80e Assemblée générale des Nations unies, le 22 septembre 2025 à New York, plusieurs villes françaises ont déjà choisi de hisser son drapeau sur leurs mairies. Une initiative à laquelle s’est jointe Saint-Denis, malgré les avertissements du ministère de l’Intérieur.
À l’occasion de la 80e Assemblée générale des Nations Unies, qui s’ouvre ce lundi 22 septembre à New York à 15h30 (21h30 à Paris), le président de la République, Emmanuel Macron, doit annoncer, devant près de 140 chefs d’État, la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par la France. Une décision qualifiée d’historique, déjà accompagnée dans l’Hexagone par plusieurs initiatives dans des municipalités, en dépit des réticences exprimées par le gouvernement.
C’est le cas à Saint-Denis où le maire, Mathieu Hanotin, a fait hisser le drapeau palestinien sur la façade de l’hôtel de ville ce lundi 22 septembre au matin. « Ce geste est un gage de la solidarité de la Ville avec le peuple palestinien », a-t-il notamment expliqué dans un communiqué publié le 15 septembre sur les réseaux sociaux. Répondant à l’appel lancé par Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, d’« afficher » la bannière rouge, noire, blanche et verte, l’édile a précisé : « J’ai décidé d’y donner suite en demandant à ce que le drapeau palestinien soit une nouvelle fois hissé, les 22 et 23 septembre. »
Et de conclure, ciblant Israël : « Je souhaite réitérer la nécessité, au-delà de la reconnaissance de l’État de Palestine, de mettre fin le plus vite possible aux massacres et à la crise humanitaire actuellement en cours dans la bande de Gaza, en violation flagrante du droit international et des droits humains. »
En plus de Saint-Denis, ce sont plus d’une cinquantaine de mairies en France – parmi lesquelles Lyon, Rennes, Lille ou encore Saint-Ouen – qui ont choisi d’arborer le drapeau palestinien. Une initiative prise malgré les avertissements du ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, qui a demandé aux préfets de s’y opposer dans un télégramme daté du 19 septembre et consulté par l’AFP. Le document, signé par le secrétaire général du ministère Hugues Moutouh, rappelle que « le principe de neutralité du service public interdit de tels pavoisements », estimant qu’il s’agit d’« une prise de parti dans un conflit international » et d’« une ingérence contraire à la loi ». En cas de refus, il recommande de saisir la juridiction administrative contre « les édiles qui maintiendraient des drapeaux étrangers sur des édifices publics ».
Contactée par Franceinfo, la Ville de Saint-Denis a contesté cette position, assurant que les préfets n’avaient « aucune base légale » pour interdire l’initiative et qu’elle attaquerait « la circulaire si le ministère de l’Intérieur vise à empêcher les mairies d’afficher le drapeau ». Invité lundi matin sur TF1, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a, de son côté, minimisé la polémique : « C’est un jour historique pour la paix et je ne souhaite pas (…) qu’il puisse être instrumentalisé aux fins de polémiques politiciennes (…). »
À lire aussi : Neutralité contre solidarité : les mairies peuvent-elles faire flotter le drapeau palestinien sur leurs bâtiments ?
Dans tous les cas, la justice administrative est déjà saisie. À Malakoff, dans les Hauts-de-Seine, où le drapeau avait été hissé dès le 20 septembre, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a ordonné le retrait du pavoisement, assorti d’une astreinte de 150 euros par jour. Dans un communiqué, la municipalité a immédiatement annoncé qu’elle ferait appel devant le Conseil d’État « afin de défendre le principe de libre administration des communes et la libre expression démocratique ».
THÉMATIQUES ASSOCIÉES
Infos locales, analyses et enquêtes : restez informé(e) sans limite.
Recevez gratuitement un concentré d’actualité chaque semaine.
0 Commentaire
Laisser un commentaire
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *