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AVEC AFP. L’homme a reconnu avoir introduit des bouteilles d’alcool et une vingtaine de tablettes de 100 grammes de cannabis dans l’établissement pénitentiaire entre mars et juin 2025. Il avait prêté serment en mai dernier, au sein du même tribunal où il était jugé.
Un surveillant pénitentiaire de la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy (Yvelines), payé par des détenus pour introduire stupéfiants et alcool dans l’établissement, a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Versailles à cinq ans d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis.
« Vous participez à mettre à néant le sens de la peine et ce que doit être une détention », a tancé le président de la cour lors de l’interrogatoire du surveillant, qui a également été interdit définitivement d’exercer dans la fonction publique.
Cinq hommes, en détention au Bois-d’Arcy au moment des faits, ont été condamnés à des peines allant d’un à trois ans de prison ferme, deux d’entre eux pour corruption du surveillant et tous pour avoir participé au trafic.
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Un sixième prévenu, conseiller d’insertion, a été condamné à neuf mois de prison sans mandat de dépôt pour avoir communiqué de manière non autorisée avec un prisonnier.
En toile de fond de ce dossier : le centre de détention de Bois-d’Arcy, avec un taux d’occupation de plus de 200 %, et que l’avocate d’un des détenus, Isabelle Felenbok, a décrit comme « la poubelle de la République française » lors de l’audience. À la suite de nombreuses alertes, notamment du barreau de Versailles en 2024, le tribunal administratif de Versailles avait demandé, en août dernier, des mesures d’urgence pour améliorer les conditions de détention au sein de la maison d’arrêt.
Le surveillant pénitentiaire, lui, a reconnu avoir introduit des bouteilles d’alcool et une vingtaine de tablettes de 100 grammes de cannabis dans l’établissement pénitentiaire entre mars et juin 2025. Au moment de son interpellation, 574 grammes de cannabis ont été retrouvés au-dessus de son casier.
Pour ces livraisons, il affirme avoir reçu « 2 500 euros », tandis que la procureure, qui requérait trois ans d’emprisonnement, a évoqué « de coquettes sommes qui allaient bien au-delà de ce qui a été énoncé à demi-mot ».
Le parquet comme le président ont rappelé que le surveillant, dont la corruption a débuté alors qu’il n’était que stagiaire, a prêté serment en mai, au sein du même tribunal où il était jugé.
Les traits tirés, le prévenu a reconnu les faits dans des réponses monosyllabiques, le regard fixe devant lui quand le président lui a rappelé qu’il savait ce que représentait de voir son enfant grandir depuis une salle de parloir.
« On ne s’improvise pas narcotrafiquant à 46 ans ! Il s’est mis à boire, il était en pleine dépression, il était suicidaire » après la mort d’un de ses cinq enfants, a assuré son conseil, Emmanuel Ludot, ajoutant que sa condamnation empêcherait également son épouse, elle aussi stagiaire surveillante pénitentiaire, de trouver un emploi.
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