Un homme mis en examen par le PCSNE du tribunal de Nanterre dans une affaire de plus de 10 ans

L’arrestation et la mise en garde à vue de l’homme de 28 ans accusé de viol et violences aggravées sur une jeune femme en 2015 à Poitiers ont été possibles grâce à des comparaisons ADN sur la base de données américaine. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.


jeudi 11 décembre3 min
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Un recours à l’étranger nécessaire, la généalogie génétique n’étant pas encadrée en France ©sakhorn38123RF

Une avancée dans une affaire datant de plus de dix ans !

Dans un communiqué de ce jour, le procureur de la République au tribunal judiciaire de Nanterre, Yves Badorc, a confirmé le placement en garde à vue le 9 décembre dernier d’un homme dans le cadre d’une procédure criminelle non-élucidée.

Âgé de 28 ans, l’homme arrêté était suspecté d’avoir violé et violemment agressé le 23 juin 2015 à Poitiers une jeune femme qui avait 25 ans, alors qu’elle faisait son jogging le long de la rivière du Clain, rappelle le communiqué.

Des suspicions confirmées qui ont conduit à la mise en examen de l’homme par la vice-présidente chargée de l’instruction au pôle de Nanterre Aude Cristau, indique un second communiqué ce même jour.

Une arrestation grâce aux bases de données génétique des Etats-Unis

L’antenne de la police judiciaire de Poitiers a dans un premier temps était saisie de l’enquête ouverte par le parquet de Poitiers. Une information judiciaire avait alors été ouverte du chef de « tentative de meurtre précédée, accompagnée ou suivie d’un autre crime ».

C’est ensuite le pôle national des crimes sériels ou non élucidés (PCSNE) du tribunal judiciaire de Nanterre qui a été saisi de la procédure le 18 novembre 2022, et qui a également ouvert une information judiciaire.

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L’affaire stagnant toujours, la juge d’instruction du pôle a alors décidé, courant juin 2025, d’adresser une commission rogatoire internationale aux Etats-Unis « aux fins de comparaison de l’extrait ADN masculin inconnu avec les bases de données disponibles dans le pays ». Les analyses génétiques réalisées sur les objets et vêtements découverts sur les lieux ne correspondaient en effet à aucun ADN du fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) français.

« Les analyses réalisées par les autorités américaines ont [quant à elles] révélé des correspondances génétiques avec des individus susceptibles d’être apparentés à l’auteur des faits », indique le premier communiqué. Celles réalisées lors de la garde à vue de l’homme par les enquêteurs français ont fini de confirmer les doutes, lesquelles « concluaient à la correspondance de son profil ADN avec l’empreinte génétique inconnue mise en évidence sur la scène de crime » pointe le second communiqué.

Mineur au moment des faits, l’homme a reconnu en être l’auteur et a été mis en examen pour les différents chefs d’accusation. Placé en détention provisoire, il encourt la réclusion crim

Pour mémoire, la généalogie génétique, qui consiste à interroger une plus large base de données pouvant indiquer si l’ADN analysé correspond à un parent proche ou éloigné du suspect, n’est pas encadrée en France. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin avait toutefois fait part de sa volonté de l’encadrer en juin dernier pour les affaires les plus graves, ce qui éviterait à la France d’envoyer de l’ADN à l’étranger pour obtenir des résultats plusieurs mois après.

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